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BLOG | La DXP composable : une nouvelle ère pour l’expérience digitale
26/05/2025
À l’ère du digital, les attentes des consommateurs évoluent plus vite que jamais. Il ne suffit plus de proposer un site web performant ou un CMS robuste. Les entreprises – et particulièrement leurs équipes marketing – doivent désormais concevoir des expériences fluides, personnalisées et omnicanales, capables de s’adapter en temps réel aux comportements, aux préférences et aux exigences de leurs utilisateurs. C’est dans ce contexte que les DXP prennent de plus en plus une place centrale.
À la suite de la journée partenaire d’Ibexa en mai 2025 à la maison du Danemark, j’ai été particulièrement interpellé par l’intervention de Grégory Bécue sur l’évolution des DXP. Ce moment m’a donné envie d’approfondir ce sujet passionnant, notamment autour de ce nouveau paradigme : la DXP composable.
Aujourd’hui, une DXP (Digital Experience Platform) doit relever plusieurs défis :
- Offrir un confort d’usage aux équipes marketing pour qu’elles puissent travailler efficacement au quotidien.
- Apporter une agilité technologique capable de soutenir toutes les fonctionnalités avancées attendues.
Et c’est précisément là qu’intervient le concept de DXP composable avec pour objectif d’apporter de la puissance sans complexité aux équipes métiers.
Qu’est-ce qu’une DXP composable ?
La clé réside dans sa capacité à orchestrer différents composants technologiques, pour créer un écosystème flexible et évolutif.
Ibexa propose dorénavant une architecture en couches :
- Première couche : la plateforme d’expérience Ibexa. Elle regroupe toutes les fonctionnalités qui rendent l’interface conviviale et performante pour les équipes marketing.
- Deuxième couche : la couche d’orchestration, qui permet d’intégrer un ensemble d’outils clés pour le quotidien des équipes marketing :
- CDP (Customer Data Platform) – Raptor
- PIM (Product Information Management) – Quable
- Gestion de l’engagement – Actito
- Gestion de la collecte – Qualifio
Cette deuxième couche est bien sûr ouverte à d’autres solutions du marché, comme Akeneo pour le PIM, si les clients sont déjà équipés.
Cette architecture repose sur trois piliers fondamentaux pour faire évoluer l’expertise marketing.
1. L’hyper-personnalisation : passer du générique au spécifique
Dans un monde où les utilisateurs sont ultra-sollicités, l’attention devient une ressource rare. Les marques n’ont plus le luxe de communiquer de manière générique. Aujourd’hui, les consommateurs attendent une expérience hautement personnalisée, que ce soit via :
- des recommandations produits pertinentes,
- des contenus éditoriaux adaptés à leurs centres d’intérêt,
- ou des interactions sur mesure sur les différents canaux (web, mobile, email, social media…).
C’est ici qu’intervient la CDP (Customer Data Platform), qui devient bien plus qu’une base de données centralisée. Elle joue un rôle clé dans l’orchestration de l’expérience client :
- Segmentation intelligente en temps réel (ex. : cibler les utilisateurs ayant consulté une catégorie spécifique au cours des 7 derniers jours).
- Scoring comportemental et prédictif (ex. : identifier les visiteurs à haut potentiel de conversion).
- Personnalisation omnicanale : du contenu du site jusqu’aux messages push ou campagnes email, en passant par la personnalisation des interfaces web (bannières, call-to-actions, tri des produits…).
- Test & learn automatisé : grâce à l’IA, la CDP permet d’itérer rapidement sur ce qui fonctionne (ou pas) en termes de contenu, d’UX ou de timing.
Vers une personnalisation éthique et responsable
Si les utilisateurs apprécient la pertinence d’une expérience personnalisée, ils sont également de plus en plus sensibles à la manière dont leurs données sont utilisées. Transparence, consentement explicite et respect des régulations (RGPD, ePrivacy…) ne sont plus négociables.
Cela crée un paradoxe fort, notamment dans le secteur public, où la peur de la non-conformité freine l’innovation, alors même que les bénéfices pour les usagers pourraient être considérables. Prenons l’exemple du parcours de santé : une approche personnalisée pourrait aider à :
- recommander des examens de prévention selon l’historique médical,
- guider les patients vers les bons spécialistes à proximité,
- ajuster l’interface du portail santé en fonction du profil (âge, pathologie, fréquence d’interaction...).
Mais pour cela, il faudrait parvenir à croiser intelligemment des données hétérogènes (médicales, sociales, comportementales) tout en assurant une gouvernance stricte des données, une pseudonymisation / anonymisation efficace, et une logique de consentement actif.
La personnalisation n’est pas qu’un enjeu marketing : c’est un levier de performance global. Au-delà de l’augmentation des conversions, l’hyper-personnalisation permet aussi de :
- réduire le taux de churn (en adaptant les offres aux signaux de désengagement),
- mieux qualifier les leads dès l’étape de l’acquisition,
- réduire les coûts d’acquisition en maximisant la pertinence des campagnes,
- améliorer la satisfaction et la fidélité grâce à une expérience qui “comprend” l’utilisateur.
C’est donc une arme stratégique : les entreprises capables de combiner qualité des données, intelligence décisionnelle et finesse d'exécution prennent un avantage concurrentiel majeur.
Et tout cela ne peut se faire sans une DXP réellement composable, capable d’orchestrer en temps réel les briques comme la CDP actionnable, le CMS, le moteur de recommandation, ou encore les outils d’automatisation marketing.
2. Accélérer le Go-To-Market grâce à un PIM orienté expérience
L’un des grands défis des équipes marketing aujourd’hui est de gagner en vitesse sans sacrifier la qualité. Dans ce contexte, un PIM (Product Information Management) performant est bien plus qu’un outil de gestion de fiches produits : c’est un accélérateur stratégique du time-to-market.
Pourquoi le PIM est indispensable à l’expérience client ?
Trop souvent, les données produits disponibles dans l’ERP sont brutes, techniques, peu engageantes. Or, l’utilisateur ne cherche pas une fiche technique, mais un contenu inspirant, rassurant et utile pour sa décision d’achat. Un PIM permet donc de :
- centraliser les données produits issues de différentes sources (ERP, DAM, fichiers Excel, etc.),
- enrichir l’information avec des contenus marketing : photos, vidéos, témoignages, comparatifs, storytelling produit,
- définir des règles de complétude pour garantir la cohérence et la qualité des contenus,
- gérer les traductions pour l’international,
- adapter l’argumentaire produit selon les canaux (web, marketplaces, print…).
Le résultat, c’est un contenu produit complet, cohérent et contextualisé, qui augmente le taux de conversion tout en réduisant les retours ou les incompréhensions.
Le PIM est un outil indispensable de gouvernance marketing. Un bon PIM permet aux équipes marketing de :
- créer des workflows de validation par marché ou par canal,
- assurer une traçabilité des modifications,
- collaborer plus efficacement avec les équipes produit, design ou commerciales.
C’est un levier clé pour industrialiser la production de contenu et scaler l’offre rapidement tout en maintenant un haut niveau de qualité perçue. En liant votre DXP à un PIM comme Quable, vous pouvez publier automatiquement les nouveautés produits enrichies sur le site, tout en conservant la souplesse de l’éditorialisation locale (selon les pays, les publics ou les usages).
3. Une expérience unifiée pour les équipes marketing : efficacité, cohérence, adoption
Une plateforme peut être puissante, mais si son utilisation est complexe ou morcelée, les équipes n’exploitent pas son plein potentiel. L’un des grands enjeux des DXP modernes est donc de fournir une expérience fluide et cohérente pour les équipes métiers.
L’"Experience Layer" : une interface unifiée au service de la productivité
C’est ce que Grégory Bécue appelle l’Experience Layer : une interface unique depuis laquelle les équipes marketing peuvent :
- gérer le contenu via la DXP,
- exploiter les données via la CDP,
- enrichir les produits via le PIM,
- orchestrer des campagnes cross-canal.
Cette unification de l’interface permet de :
- réduire la courbe d’apprentissage,
- éviter les frictions liées aux changements d’outils permanents,
- accroître l’efficacité opérationnelle,
- favoriser l’adoption par toutes les équipes, même non techniques.
C’est aussi un enjeu de cohérence : lorsque tous les acteurs (marketing, e-commerce, produit, data…) travaillent sur une même plateforme, les silos tombent, la vision client devient holistique, et l’expérience délivrée gagne en continuité.
Le rôle clé des API et des SDK
Cette expérience unifiée repose sur une fondation technique solide : des API ouvertes, bien documentées, performantes, et idéalement couplées à des SDK multi-langages (Java, .NET, etc.). C’est l’une des grandes avancées de la version 5 d’Ibexa : permettre aux équipes techniques de développer ou connecter rapidement de nouveaux services, tout en laissant les équipes marketing autonomes dans leurs opérations quotidiennes. Cette approche réduit la dépendance à la DSI, fluidifie les cycles de développement, et accélère la mise en production de nouvelles idées.
La DXP composable, catalyseur de performance : pourquoi s’y mettre maintenant ?
Les trois piliers que nous venons de détailler ne sont pas des tendances passagères. Ils incarnent un changement de paradigme dans la manière dont les organisations abordent le digital :
- L’hyper-personnalisation transforme chaque interaction en opportunité d'engagement, en exploitant les données de manière intelligente et responsable.
- Le PIM nouvelle génération redonne du sens à l’information produit et accélère la mise en marché, en connectant productivité et expérience client.
- L’interface unifiée des outils marketing favorise l’agilité, la cohérence et l’adoption sur le terrain, tout en assurant la continuité entre stratégie et exécution.
Autrement dit, la DXP composable permet d’aligner les enjeux business, marketing et technologiques, sans compromettre la rapidité ni la qualité d’exécution. Elle offre un terrain de jeu favorable à l’innovation, tout en maîtrisant les coûts et les délais de mise en œuvre.
Ce n’est plus une question de « pourquoi » mais de « quand » : les entreprises qui adoptent dès maintenant cette architecture gagneront en réactivité, en pertinence et en compétitivité face à des marchés de plus en plus instables et concurrentiels.
Les solutions comme Ibexa DXP 5 – grâce à leur approche modulaire, leur orientation API-first et leurs SDK multi-technologies – donnent aujourd’hui aux organisations les moyens concrets de mettre en œuvre cette vision.
Deux raisons majeures doivent pousser les entreprises à se lancer rapidement :
- Le délai : ces solutions sont matures et peuvent être déployées en quelques semaines. Il ne s’agit pas de refondre tout l’écosystème digital.
- Le coût : avec un budget maîtrisé, ces outils offrent un ROI rapide et mesurable.
En résumé, la DXP composable ouvre la voie à une approche plus modulaire, plus agile, plus centrée sur l’expérience client… mais aussi sur l’expérience des équipes. Et ça change tout.